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Qu’est ce que la phlébologie?

La phlébologie est l’étude de l’anatomie, de la physiologie et des affections veineuses. Le mot est formé de la racine latine « phleb », qui signifie « couler ». Le sang parcourt le corps pour remonter au coeur par les veines. Toutes les veines peuvent devenir malades, mais celles des jambes sont plus sensibles aux affections en raison de divers facteurs de stress. La pratique de la phlébologie est axée en grande partie sur le traitement des varices dans les jambes. Les varices touchent les petites veines jusqu’aux grosses visibles sur les jambes, et l’enflure et les ulcères chroniques dans les jambes. Parmi les affections visées par la phlébologie, mentionnons les malformations veineuses congénitales et la thromboembolie veineuse.

La phlébologie a connu des progrès fulgurants au cours de la dernière décennie. Elle utilise désormais et de façon courante l’échographie duplex en vue de diagnostiquer avec précision la source et l’étendue de l’affection veineuse. Le traitement des varices s’est également amélioré : on a recours au laser, à la radiofréquence et à d’autres procédés peu invasifs, ce qui peut éviter d’avoir à recourir à la ligature chirurgicale classique et à l’éveinage des varices. En outre, la sclérothérapie (pratique qui consiste à injecter des médicaments dans les veines variqueuses pour fermer celles-ci) est devenue plus prévisible et sûre grâce à l’utilisation de sclérosants en mousse injectés dans les veines sous guidage échographique.

Qu’est-ce qui cause les varices?

Presque toutes les veines sont munies de valvules qui permettent l’écoulement unidirectionnel du sang vers le cœur. Sans ces valvules, le sang coulerait dans n’importe quelle direction, suivant la gravité. Dans le cas des jambes, tout le sang se retrouverait dans les chevilles. Des varices se forment lorsque les valvules ne fonctionnent pas correctement et que le sang se loge dans la région affectée. Cette accumulation provoque une dilatation de la paroi veineuse et la détérioration des valvules en aval de la veine et dans d’autres veines avoisinantes. C’est pourquoi les personnes dont les varices n’ont pas été traitées constatent que les veines affectées prennent graduellement de l’expansion et que plusieurs autres veines sont affectées, un peu comme les routes sur une carte routière.

Quels sont les facteurs de risque pour les varices?

  • La grossesse – L’utérus gravide exerce une forte pression sur les veines des jambes, de sorte que les affections variqueuses ont tendance à s’aggraver avec chaque grossesse.
  • Les antécédents familiaux – Près de la moitié des personnes atteintes de varices comptent un membre de leur famille également affecté.
  • Les hormones – Les femmes sont plus susceptibles de présenter des varices en raison, notamment, de changements hormonaux pendant la grossesse, la ménopause ou la période prémenstruelle. Les hormones féminines, naturelles ou sous forme de pilules contraceptives ou thérapie de remplacement d’hormones, peuvent dilater les parois veineuses et accroître ainsi le risque de varices.
  • Le vieillissement – Les valvules et les parois veineuses peuvent s’affaiblir avec le temps.
  • Les traumatismes – Des blessures aux jambes peuvent causer des lésions directes aux valvules.
  • Les antécédents de caillots sanguins – Les caillots sanguins veineux superficiels ou profonds peuvent endommager les valvules.
  • L’obésité – Un excès de poids peut accroître la pression sur les veines des jambes.
  • L’inactivité – La pompe musculaire du mollet qui est activée par la marche est la principale force motrice qui combat la gravité et amène le sang au cœur. Se tenir debout ou assis pendant de longues périodes de temps peut causer une accumulation de sang dans les jambes, exerçant par le fait même une pression sur les valvules veineuses des jambes.

Quels sont les symptômes des varices?

Les varices peuvent causer dans la jambe une douleur sourde, des démangeaisons, de la chaleur, de l’enflure, de l’impatience musculaire et des crampes nocturnes. Il se peut que les personnes atteintes de grosses varices ne constatent aucun symptôme, alors que ce n’est pas nécessairement le cas pour ceux qui en ont de petites; la taille des veines affectées n’est pas toujours en corrélation avec les symptômes. Les varices chroniques peuvent aussi rendre la peau sèche et squameuse dans le bas des jambes et causer des ulcères de jambe.

Quels sont les traitements disponibles pour les varices?

Le traitement des varices doit être personnalisé, les différentes options de traitement étant basées sur un examen physique minutieux, notamment l’utilisation de l’échographie duplex. Tous les traitements décrits ici visent à détruire ou enlever la ou les veines affectées. On se demande souvent où le sang se retrouvera si les veines sont détruites. Il faut comprendre que beaucoup de veines superficielles circulent dans les jambes et que la destruction des veines affectées a pour effet de favoriser la circulation. Le sang circulera dans les veines saines et remontera vers le cœur au lieu de se loger dans les veines affectées.

Voici une brève description de chaque option de traitement.

Le traitement conservateur

Malheureusement, dès qu’une veine devient variqueuse, elle le demeure et s’aggrave même avec le temps. Cependant, il y a des moyens pour atténuer les symptômes, notamment :

  • L’élévation des jambes, lorsque c’est possible, pour aider à soulager l’accumulation de sang dans les jambes.
  • L’exercice régulier pour activer la pompe musculaire du mollet, ce qui contribue également à soulager l’accumulation de sang.
  • Le port de bas de compression, dans toute la mesure du possible. Les bas au genou sont suffisants pour atténuer les symptômes.
  • Certains produits naturels en vente libre peuvent aider, comme le Diosmin, l’extrait de fragon, le marron d’Inde, l’hespéridine et la rutine.

La sclérothérapie

Ce traitement consiste à injecter des médicaments dans les veines affectées pour en interrompre le fonctionnement. L’organisme vient à absorber la veine avec le temps. Toutes les veines, grandes ou petites, peuvent être traitées par sclérothérapie. Pour les grandes veines, l’injection se fait habituellement avec visualisation par ultrasons. Au cours des dix dernières années, l’utilisation de mousse de sclérosant a permis la fermeture de très grosses veines. Le sclérosant liquide est le plus souvent utilisé pour les varicosités.

Les complications les plus courantes de la sclérothérapie sont des ecchymoses, un assombrissement ou une hyperpigmentation de la peau recouvrant la veine, la formation de petites varicosités appelées matting, et phlébite superficielle, c’est-à-dire inflammation de la veine causée par le médicament. Toutes ces complications disparaissent généralement avec le temps ou par l’administration d’un autre traitement. Des complications plus graves de la sclérothérapie sont possibles, mais rares.

L’éveinage chirurgical

Jusqu’à récemment, la ligature et l’éveinage chirurgicaux constituaient le traitement courant pour enlever les principales veines collectrices du système veineux superficiel, dites « veines tronculaires », y compris les grandes et les petites veines saphènes. Cette méthode, bien efficace pour l’élimination des varices, comporte des risques : anesthésie générale, spinale ou épidurale, possibilité de cicatrices, lésions à d’autres vaisseaux ou nerfs. Ce traitement entraîne généralement plus de douleur et de temps de convalescence, contrairement aux nouvelles méthodes moins invasives. Cette modalité peut fort bien entraîner un taux de récidive assez élevé de varices.

Exception faite pour les veines tronculaires, la phlébectomie ambulatoire sous anesthésie locale est un moyen efficace pour supprimer les grosses varices visibles. À l’aide de minuscules incisions, on se sert d’un crochet de phlébectomie pour extirper la veine affectée. La procédure laisse généralement peu de cicatrices visibles et les ecchymoses disparaissent avec le temps.

L’ablation endoveineuse

Le recours au laser et a la radiofréquence pour donner de la chaleur directement à la veine affectée, sous anesthésie locale, a révolutionné le traitement des varices tronculaires. Cette modalité a souvent remplacé l’éveinage chirurgical classique, car elle est beaucoup moins douloureuse et la période de récupération est bien moins longue. Le taux de réussite est très élevé, tandis que le taux de récidive est faible.

Bien que rares, il peut quand même y avoir des complications : phlébite superficielle, engourdissement, picotements de la peau après le traitement. Ces effets disparaissent généralement avec le temps. Comme pour toute procédure touchant les veines, des caillots veineux profonds peuvent se former, mais pas plus souvent qu’avec la sclérothérapie ou l’éveinage chirurgical.

Que peut-on faire pour prévenir les varices?

Il faut bien comprendre que le médecin ne peut traiter que les veines affectées qui sont apparentes. Si une personne est sujette à la maladie due à la génétique, l’âge ou le sexe, d’autres varices apparaîtront avec le temps. Il y a moyen, cependant, de retarder le développement de varices ou de les empêcher de se développer :

  • La marche régulière ou toute activité qui utilise la pompe musculaire du mollet empêcheront l’accumulation de sang dans les jambes.
  • Porter des bas de compression, dans la mesure du possible, du moins si l’on demeure debout ou assis pendant de longues périodes de temps. On peut s’en procurer sous ordonnance.
  • Essayer d’atteindre un poids normal pour votre taille.
  • Suivi annuel ou selon les conseils de votre phlébologue. En reconnaissant et en traitant les varices à un stade plus précoce, on pourra protéger les veines avoisinantes et empêcher la progression des varices.